Afin
de rendre compte de différents régimes trophiques observés
à méso-échelle au sein de l’écosystème
pélagique marin, nous avons développé deux modèles
de réseau trophique et les avons couplés à un
modèle physique unidimensionnel vertical.
Notre
étude visait aussi à utiliser le modèle comme
aide à l’interprétation des observations ; nous
avons donc privilégié une approche stationnaire où
les variables forçantes, notamment la diffusion verticale turbulente,
étaient maintenues constantes. Ces modèles mettent l’accent
sur la diversité structurelle et fonctionnelle de la communauté
zooplanctonique, rarement prise en compte dans les modèles.
Ainsi, le modèle 2MZOO distingue deux compartiments
zooplanctoniques, le mésozooplancton (copépodes) et
le macrozooplancton (gélatineux microphages), et le modèle
3MZOO comprend en plus le microzooplancton.
Le modèle
2MZOO a été appliqué aux données
de la campagne Almofront-2 qui a eu lieu en hiver dans une zone de
front géostrophique (mer d’Alboran). Sans changer les
valeurs des paramètres du modèle biologique et en ne
faisant varier que la diffusion verticale turbulente calculée
à partir des profils de densité observés, nous
avons pu simuler la variabilité trophique observée dans
les trois principaux systèmes explorés. La bonne adéquation
du modèle aux sites typiquement 1D nous a permis de mettre
en évidence des phénomènes d’advection
verticale et de transport isopycnal dans le jet et le tourbillon.
Le modèle
3MZOO reprend en grande partie le modèle 2MZOO
en considérant en plus le picophytoplancton, les ciliés
et la matière organique dissoute pour tenir compte des spécificités
des campagnes Pomme auxquelles nous l’avons appliqué.
Nous avons donc généralisé notre approche en
appliquant ce type de modèle à des observations saisonnières
(hiver, printemps et fin d’été) et aux différentes
structures (tourbillons cycloniques et anticycloniques, zones frontales)
qui avaient été explorées en Atlantique Nord-Est.
Le modèle permet de suivre l’évolution temporelle
de l’écosystème en donnant accès à
des flux difficilement mesurables, en particulier pour les sites cycloniques
qui sont bien représentés par le modèle.
Ainsi,
les modèles 2MZOO et 3MZOO,
qui prennent en compte la variabilité non seulement des producteurs
primaires mais aussi du zooplancton herbivore, rendent compte d’une
grande diversité de régimes trophiques, tout en restant
suffisamment simples pour être intégrés à
des modèles physiques 2D ou 3D globaux.